Le Cloud et le Retail en 2024 et au-delà

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James Martin
Temps de lecture 4 min

“Les points de vente physiques numériquement augmentés et rentables représentent les fondations de l’avenir du retail”, d'après Gartner® Research (“Industry Positioning: Map Your Retail Technology Value Statements to Customer and Associate Expectations”, Gartner, 5 July 2023).

En d’autres termes, malgré la démocratisation de l’e-commerce ces dernières années, les magasins physiques restent le type de retail le plus rentable ; là où les consommateurs dépendent le plus. Or, selon Gartner, “de nombreux leaders des produits retail n’arrivent pas à capturer toute la valeur d’un positionnement efficace” (même source).

Les critères de choix des acteurs Retail en matière de cloud

Pourquoi les distributeurs modernes auraient-ils de plus en plus recours au cloud aujourd’hui ? Parce que le cloud “facilite l’accès aux données opérationnelles et d’inventaire,” d’après Comarch, “ce qui augmente le niveau de sécurité des données, améliore l’expérience utilisateur, optimise la gestion d’inventaires comme de catastrophes, augmentant ainsi la rentabilité.”

Parmi les principaux bénéfices du cloud pour le retail, Comarch cite l’optimisation des inventaires, notamment de façon prédictive et en temps réel ; une sécurité augmentée grâce à des techniques comme l’encryption ; une meilleure expérience client, grâce notamment à l’analyse comportementale ou la personnalisation des offres ; la possibilité de de gérer les prix de façon dynamique ; la gestion d’expériences omnichannel (qui mêlent l’e-commerce à l'expérience des magasins physiques) ; et enfin et surtout, la scalabilité. En effet, les modèles cloud peuvent ajuster automatiquement les ressources disponibles en fonction d’un niveau de demande fluctuant (cf. “l’effet Black Friday”, ci-dessous).

Les besoins en produit cloud des acteurs du Retail

Quelles sont les principales qualités recherchées par les acteurs du retail quand il s’agit de produits cloud ?

Évolutivité et élasticité : “L’effet Black Friday”, lorsqu'un site d’e-commerce passe soudainement à un niveau de trafic élevé, est souvent évoqué pour illustrer comment des outils tels que l'auto-scaling, les load balancers et surtout le Kubernetes peuvent aider dans ce type de cas. En allouant rapidement, et souvent automatiquement, des ressources supplémentaires à son infrastructure cloud, les services managés permettent aux plateformes d’ecommerce de gérer un trafic fluctuant, en augmentant ou en réduisant les ressources de manière dynamique.

Sécurité des données et conformité : La sécurité est un critère clé pour toute la filière de la distribution, puisque chaque transaction contient des données sensibles à propos du consommateur. La protection des données des clients est donc primordiale. Cela implique le cryptage, les contrôles d'accès et des audits de sécurité réguliers.

Sécurité du réseau et protection DDoS : En plus des données des clients, la sécurité de l’infrastructure est également primordiale. Cela passe par des mesures de sécurité réseau telles que les pare-feu, les systèmes de détection/prévention des intrusions et la sécurisation des points d'extrémité de l'API. Les stratégies d'atténuation des attaques DDoS sont essentielles pour se protéger contre les attaques à grande échelle.

Haute disponibilité et reprise après sinistre : Les sites e-commerce doivent être opérationnels sans interruption. Cela nécessite de la redondance, des systèmes de sauvegarde et des stratégies de reprise rapide après d’éventuelles pannes.
Optimisation des performances : Il est important d'équilibrer l'utilisation des ressources pour garantir des temps de chargement rapides et un fonctionnement fluide. Cela inclut l'optimisation des bases de données, l'utilisation de réseaux de diffusion de contenu (CDN) pour des temps de chargement plus rapides, et des stratégies de mise en cache efficaces.

Microservices et containerisation : Gérer une architecture complexe de petits services indépendants comprend l'orchestration de conteneurs, la découverte de services et la garantie d'une communication inter-services efficace et sécurisée.

Stockage et gestion des données : Les distributeurs doivent gérer d’importants volumes de données. Ils ont donc besoin de solutions telles que l’object storage, de bases de données (SQL et NoSQL) et de data warehousing. Cet aspect comprend également le traitement des données en temps réel et les capacités d’analyse des données volumineuses.

Gestion et intégration des API : Il faut pouvoir gérer de nombreuses API pour différents services, en veillant à ce qu'elles soient bien documentées, contrôlées par version et exposées de manière sécurisée. Cela implique également l'intégration de divers services tiers et de systèmes internes.

L’IA : l’avenir du retail ?

Sans tomber dans l'hyperbole, l’intelligence artificielle est un sujet que les retailers regardent naturellement de près en ce moment. En effet, d’après Gartner, “d’ici 2027, 90% des acteurs du retail de premier plan exécuteront au moins un déploiement d’IA générative qui transformera leur business” (source: “Top Retail CIO Industry Trends for Increasing Customer Centricity in 2024”, Gartner, January 2024). Plus de la moitié d’entre eux prévoient d’y consacrer de l’investissement, et des équipes, d’après le même rapport :

Gartner Retail and AI graph

Parmi les nombreux exemples d’augmentation de l’expérience retail grâce à l’IA, citons trois grandes entreprises :

  • Carrefour expérimente actuellement trois cas basés sur ChatGPT : Un conseiller qui va accompagner durant le cycle d’achat sur carrefour.fr ; l’IA pour générerles fiches produits de la gamme Carrefour, en magasin et sur le site web ; enfin l’IA pour l’expérience employés, afin de fournir le bon support aux équipes d’achats produits par exemple. Derrière ces déploiements, un accès à GPT-4, le dernier modèle d’OpenAI, à travers Microsoft Azure.
  • IKEA a formé le modèle de génération d’images Stable Diffusion avec ses catalogues des années 70 et 80. Il en a résulté une nouvelle gamme de produits particulièrement innovants et créatifs. Ces prototypes ont été créés sous l’égide du laboratoire d’innovation de la marque suédoise, SPACE10
  • Estée Lauder s’appuie sur PaLM2, le LLM de Google fourni à travers Google Cloud, pour effectuer une veille des habitudes de comportement et d’achat des consommateurs à travers les réseaux sociaux, les plateformes d’e-commerce, les centres d’appels, entre autres sources de données.

De là à révolutionner le secteur ? Ne parlons pas trop vite !

L’IA, à travers le cloud, reste cependant le domaine qui pourrait bien transformer le retail à l’avenir. Surtout si elle aide à la résolution du dilemme numéro un du secteur : maximiser la rentabilité des magasins physiques en s’appuyant sur le numérique. Dont acte !

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