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Profils non techniques : pourquoi la tech ne peut pas s’en passer

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Catherine F. Simon, Head of Global HR and Culture.


La tech est en pleine croissance et offre d’indéniables opportunités professionnelles, ce qui en fait un véritable eldorado du marché de l’emploi. Cependant, le secteur informatique semble parfois réservé à une communauté d’initiés, fermée à ceux qui ne disposeraient pas des compétences techniques nécessaires.


Les candidats partent souvent battus d’avance, pensant qu’ils ne peuvent être embauchés à moins de posséder une certaine expertise technique. Certains trouvent même le secteur de la tech si hermétique qu’ils croient n’avoir aucune chance d’y pénétrer. Cependant, si les compétences techniques sont un critère de sélection bien réel, cette seconde idée reçue est fausse et la tech doit absolument la démentir si elle veut continuer à grandir. Certaines entreprises le font déjà.


Pour mieux faire la part du vrai et du faux, analysons dès maintenant ce que l’« inclusivité » signifie vraiment pour une entreprise de la tech.

La technologie ne fait pas tout

Vous n’avez pas besoin d’être un expert technique pour travailler dans une entreprise d’informatique.


Même si les développeurs et les ingénieurs sont au cœur de son activité, une entreprise technologique ne pourrait pas fonctionner sans les ressources humaines, les services de communication, de marketing, commerciaux, juridiques, financiers et tant d’autres, que l’on retrouve à tous les niveaux. En fonction de la taille et de la maturité de l’entreprise, ces rôles transversaux peuvent représenter un plus grand nombre d’employés que les rôles techniques à proprement parler. Ainsi, en 2018, Glassdoor a émis un rapport selon lequel 43 % des annonces d’emploi provenant d’entreprises technologiques concernaient des rôles non techniques et, dans certaines entreprises du Royaume-Uni, les employés non techniques étaient plus nombreux que leurs homologues techniques.


Bien souvent, ces métiers sont tellement éloignés de la partie technique de l’activité que les compétences professionnelles fondamentales sont facilement transférables d’un domaine à un autre. De plus, le savoir-faire requis en début de carrière, en particulier dans le marketing, peut être acquis en autodidacte.


En effet, l’adaptabilité et la volonté d’apprendre sont peut-être les qualités les plus importantes pour réussir dans la tech. Cette industrie est en constante évolution, et aucune formation ne peut vous donner un bagage technique suffisant pour toute votre carrière. Les outils changent tous les trois mois, de nouveaux canaux apparaissent, les plateformes sont constamment réinventées et les meilleures pratiques suivent les tendances. Il faut donc continuer à apprendre jour après jour.


Ceci dit, les entreprises de la tech ont l’habitude de s’« échanger » leurs employés, au lieu d’aller chercher des talents en dehors de leur cercle. Par conséquent, les profils non techniques ont mis plus longtemps à se faire une place dans cette industrie.

Un vivier de talents à diversifier

Si les entreprises de la tech se contentent de recruter des talents venant d’autres entreprises du même secteur, c’est qu’elles en ont la possibilité.


En raison de la demande perpétuelle de personnes qualifiées, rester dans la même entreprise pendant longtemps est devenu peu commun pour les professionnels de la tech, notamment parce que changer de poste est avantageux financièrement. Cela contribue à fluidifier le marché du travail. Aux États-Unis, par exemple, un professionnel technique reste rarement plus de deux ans en fonction, bien en dessous de la moyenne nationale pour les métiers non-techniques (4,2 ans).


De plus, la tech connaît l’un des taux de renouvellement du personnel les plus importants de tout le marché, avec un départ de 13,2 % des employés dès la première année selon LinkedIn. Cependant, il ne faut pas oublier que ce phénomène précède la Grande démission (un phénomène qui se rapproche du « détravail » français) caractérisée par une plus grande mobilité des professionnels de l’informatique à la recherche d’emplois plus intéressants, mais toujours à l’intérieur du secteur.


De ce fait, si une personne cherche à se reconvertir dans un métier de la technologie, il est probable qu’elle sera en compétition avec d’autres ayant déjà de l’expérience dans ce domaine. Or, comme dans la plupart des secteurs, avoir les bonnes relations et le « bon » diplôme joue encore un rôle important lors du recrutement. En France, les deux tiers des cadres supérieurs passent par les grandes écoles, tandis qu’aux États-Unis, 11 % de ces rôles sont occupés par des anciens de l’Ivy League.


Ayant sans doute pris conscience de cet élitisme, des entreprises (principalement américaines) comme Google et Apple ont annoncé qu’elles supprimaient le critère du diplôme de leur processus de recrutement, laissant ainsi la place à une nouvelle ère où les candidats, techniques ou non, seraient jugés uniquement d’après leurs compétences. Malgré tout, ces mêmes entreprises continuent en réalité à exiger certains diplômes dans la majeure partie de leurs offres d’emploi. Cependant, le mouvement est lancé, bien qu’encore discret et plutôt limité aux États-Unis. Des études semblent indiquer que les employeurs commencent à retirer le critère du diplôme des offres d’emploi à tous les échelons.


Quoi qu’il en soit, même si la tech prône de plus en plus l’inclusivité et l’ouverture, se frayer un chemin dans ce secteur reste complexe, d’autant plus que les candidats sont en concurrence constante avec ceux qui sont passés par la voie traditionnelle.

Une vraie inclusivité en entreprise

Heureusement, l’expérience et les diplômes technologiques cessent globalement d’être la condition sine qua none pour être recruté. Certaines entreprises adoptent de véritables politiques d’inclusivité et s’ouvrent aux professionnels tech et non tech sans distinction. Dépasser les critères traditionnels entraîne une plus grande diversité sociale, renforce la créativité, et mène ainsi à une prise de décisions plus efficace, à des produits plus inclusifs et à de meilleurs résultats.


L’essor de l’inclusivité permet de développer un immense éventail de compétences, d’idées et d’approches novatrices, ce qui ne peut être que bénéfique à un secteur qui tend à faire du surplace.


En s’intéressant à des profils autres que purement techniques, le secteur de la tech se rend plus accessible à toute personne désireuse d’y faire carrière, tout en ré-imaginant la relation entreprise-employé pour aligner ces deux parties comme jamais auparavant.


Une entreprise ouverte à tous les profils et qui sélectionne ses candidats sur la base d’épreuves pratiques, au lieu de se focaliser sur leur éducation et leur expérience passée, portera plus d’attention à leurs motivations, leurs passions et leurs valeurs.


Une collaboration basée sur ces critères, plutôt que sur le seul parcours professionnel, a toutes les chances d’être fructueuse sur le long terme. Cependant, cette relation suppose une bonne que les deux parties soient sur la même longueur d’onde.

Trouver sa place

Les valeurs vont dans les deux sens, alors c’est aussi à vous de vous intéresser à celles de l’entreprise auprès de laquelle vous postulez.


Il n’est pas rare que des entreprises jouent la carte de la responsabilité sociale pour attirer les talents les plus passionnés alors que leurs politiques sociétales n’ont en réalité aucune substance. D’autres se disent inclusives et ouvertes aux novices, dans le but de les sous-payer pour manque d’expérience. Pour ces raisons, méfiez-vous des revendications floues et des promesses vides. Une entreprise vraiment inclusive parle de ce qui lui tient à cœur et met en avant ses initiatives sociales.


C’est cette transparence qui vous permettra de trouver l’environnement qui vous convient le mieux. Les entreprises les plus engagées mettent à disposition des pages web consacrées à la diversité et à la durabilité pour y exposer leurs valeurs et ce qu’elles font pour les mettre en pratique.


N’hésitez jamais à questionner les revendications et les promesses que vous lisez dans les annonces d’emploi d’une entreprise. Aujourd’hui, tout un chacun vante son inclusivité, sa culture du « feedback » et du « coaching » et ses valeurs, des platitudes que l’on retrouve dans toutes les offres d’emploi. Ne vous privez pas de les remettre en question. Demandez-vous ce qu’elles signifient vraiment et comment elles sont mises en pratique. Si l’entreprise qui vous intéresse est véritablement durable et ouverte aux profils non techniques, votre interlocuteur saura apprécier votre curiosité et votre passion.


Si ce n’est pas le cas, alors l’entreprise n’est pas réellement engagée.


Voilà comment vous assurer de l’inclusivité de l’entreprise au moment de postuler.

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